Cafés citoyens de Jolimont
Le premier café citoyen de Jolimont "le rôle des réseaux sociaux dans les mouvements sociaux"
a eu lieu le 23 février 2011... compte rendu
Le "saloon" du Foyers de Jeunes Travailleurs, a inauguré mercredi 16 Mars son premier café citoyen. Au programme: le rôle (et les limites ?) des réseaux internet au sein des révolutions du Maghreb.
En effet, alors qu'on pouvait penser qu'il s'agissait, au mieux d'outils de communication efficaces et sympathiques, et au pire d'instruments d'abêtissement des masses, les réseaux sociaux semblent être, sûr le plan politique beaucoup plus puissant qu'on ne l'imaginait. Ils ont joué un rôle fondamental dans le renversement du régime de Ben Ali en Tunisie, et le départ de Hosni Moubarack en Egypte. Sur Facebook, de nombreux appels à manifester dans d'autres pays du Maghreb, témoignent également de l'ampleur du rôle que ces réseaux peuvent encore jouer.
Le foyer de Jeunes travailleurs accueille une part importante de jeunes de nationalité ou d'origine maghrébine, ainsi que d'autres nationalités, tous différemment à l'écoute de la " révolution arabe ". Il nous a donc parut intéressant de créer un café citoyen, afin de croiser les regards que nous pouvons porter sur ces révolutions entrainées par ces nouveaux moyens de communication…assez controversés.
La question s'est d'abord posée de savoir si les réseaux sociaux, parce qu'entièrement dépendants d'internet, ne pouvait pas représenter un risque pour les révolutions : manipulations gouvernementales, informations détournées, coupure d'internet. Pour Martin, ingénieur informaticien, il n'est pas probable qu'un gouvernement puisse couper radicalement internet, même si les gouvernements peuvent opérer par d'autres moyens "on ne peut pas couper internet très longtemps de toute façon, pour l'économie du pays, c'est trop grave, mais on peut influencer internet, on peut diffuser de fausses informations par exemple, ou en cacher d'autres. La propagande, ça marche aussi sur internet, et si quelqu'un sait la maitriser, cela peut être très efficace". Pour Mohammed, étudiant, les stratégies d'un gouvernement face à un peuple déterminé n'ont de toute façon pas grande influence : " Quand une révolution commence, quand un peuple commence à prendre confiance en lui, tu peux couper internet, tu peux faire tout ce que tu veux, la révolution elle est en marche, ça changera pas grand-chose".
Les échanges d'informations et d'opinions vont bon train… peu à peu le débat dérive vers le sentiment que nous éprouvons, face à ces mouvements sociaux. Pour un jeune algérien, ayant de fréquents contacts avec la Tunisie, cette révolution est synonyme de libération pour de nombreux amis à lui : " Moi personnellement, pour la Tunisie, j'étais content. J'habite à trois cents kilomètres de Tunis. J'ai été plusieurs fois en Tunisie. Là bas, les gens galèrent. Tu dis juste Ben Ali, dans un bar ou un café et t'es menotté. En plus parfois, les étrangers là bas, ont plus de liberté que les Tunisiens. Je suis déjà sorti avec un ami tunisien, et moi je suis rentré en boîte et pas lui, dans son propre pays ! ".
Le débat se clôt sur des échanges des plus informels, l'ambiance est chaleureuse, les parties de billards reprennent progressivement. Le café citoyen nous a semblé un bon moyen d'échanger des informations, des impressions et des opinions tout en se relaxant.
Murielle
La vidéo réalisée lors du café citoyen bientôt disponible...