La violette de Toulouse
En
1854, les Annales de
Dès 1324, la violette est présente à Toulouse :
c’est la récompense du consistoire du Gai Savoir remise à l’auteur du plus beau
poème. Arnaud Vidal fut l’heureux élu toulousain a avoir obtenu la violette
d’or cette année là. Déjà, cette fleur exhalait quelque vertu. Il est cependant
difficile de situer précisément les débuts de sa culture à Toulouse. Selon la
tradition orale, un premier plant aurait été rapporté d’Italie (Parme) par un
soldat du Second Empire à sa belle qui vivait à Saint Jory. Au début du XIXème
siècle, grâce aux maraîchers de Lalande, la violette gagnait ses lettres de
noblesse et le cœur de bien des Toulousains. Elle est cultivée sur une surface
relativement limitée à Lalande, Saint Jory et Castelginest. L’apogée de cette
culture se situe entre 1900 et 1950. En 1920, on compte 600 producteurs à
Toulouse, et à cette période, la production annuelle atteint le chiffre de
600 000 bouquets. Grâce à la rapidité des chemins de fer, la fleur fragile
est vendue à Paris, Londres et dans d’autres grandes villes. Des caisses en
bois sont utilisées pour des expéditions plus lointaines, vers l’Angleterre par
exemple où les fleurs peuvent arriver en 48 heures grâce aux trains express. En
1862, le marché aux violettes se tient dans la cour Henri IV au Capitole ;
en 1906 et jusqu’en 1909 il est installé au réfectoire des Jacobins. A partir
de 1955, la production régresse en raison de plusieurs facteurs, entre autres
la dégénérescence des plants et le coût de la main d’œuvre qui, jusque là,
était familiale et donc non rémunérée. En 1980, on ne compte plus que trois
producteurs. En 1986, la chambre départementale de l’agriculture se penche sur
les possibilités de relance de cette activité… Il y a sept ans, Hélène Vié, une
carcassonnaise, éprise de Toulouse a installé sa maison ou plutôt son bateau de
la violette, sur le canal du Midi, a proximité de la gare SNCF Matabiau ;
une idée originale qui permet de se familiariser avec l’univers de cette petite
fleur tant appréciée des touristes comme des toulousains.
Marc Parguel