Patte d'Oie
PATTE D’OIE
Patte
d’Oie, c’est une place toute ronde et de bonne figure, bien plus qu’un
quartier.
Dans
l’antiquité, les environs du site sont peuplés de nombreuses villas. On y
accède par une série de voies romaines qui font de l’endroit un important axe
de communication. De là, on se rend notamment aux proches arènes de ce qui
n’est pas encore Purpan. Mais après la période des grandes invasions, le lieu
se retrouve de nombreux siècles en marge de la cité.
Et
il faut attendre la fin du XVIIIème siècle pour que ce qui commence à être un
faubourg fasse son entrée officielle au cadastre toulousain. Un quartier se
dessine, au centre duquel on trace une place dont la forme et les voies qui la
rejoignent lui valent le patronyme de « Patte d’Oie ». On peut emprunter
à ce sujet à Brémond la définition de son nom : « Ainsi nommé à cause de sa forme, ce rond-point et les voies qui
y communiquent représentent exactement une patte d’oie ». Cette place
conçue dès 1779, a
été crée en 1786-1787. Durant la révolution, l’avenue de la Patte d’Oie (aujourd’hui
Etienne Billières) devient le cours du Bonnet Rouge, intitulant même quelques
temps tous les environs. Le nom de « Patte d’Oie » appliquée à la
place n’apparaît qu’en 1806. Dès cette date, autour de ce lieu, artisans et commerçants
animeront le lieu. Un peu plus tard, c’est une manufacture d’engrais qui fait
longtemps la renommée du quartier pour la qualité de ses produits. La place a
son petit rond fleuri, sa sculpture aquatique et dès 1971, un toboggan dont la
création désastreuse ne tarda pas a être retiré pour être remplacé en 1993 par
une autre œuvre plus originale. En effet, la venue d’une station de métro
permit à Noël Cuin de donner libre cours à son art. Cet architecte est à la
fois intervenu sur la place extérieure et en souterrain dans la salle des
billets du métro du premier sous-sol. Sur la place s’inscrit un cadre vrillé
plaqué de granit bleu, où une fontaine coule par des gouttières en forme de
« pattes d’oie ». Entre la place et le sous sol, un puits de lumière,
et au fond de ce puits, dans la salle, un bocal a fleur de marbre qui contient
des pigments bleu outremer, fleur de souffre, à côté duquel repose un autre
bocal, celui-ci comporte des plumes et de la terre. Des plumes d’oie
évidemment.
Voilà
donc une place qui mérite d’être découverte, ne serait-ce que pour cette œuvre
qui fait partie des plus originales de nos stations de métro.
Marc Parguel